Amoureux fou de la photographie depuis toujours, ce n’est qu’en 2014 que Benjamin Didier décide d’en faire son métier. Sa démarche artistique est avant tout une volonté d’introspection et de sincérité car, pour lui, « avec la photographie, impossible de tricher ». Benjamin nous offre une vision poétique d’une réalité brute : vérité et équilibre sont les maîtres mots de son approche. Et c’est avec un talent rare qu’il parvient, à travers son objectif, à transformer un paysage en une véritable œuvre d’art.
Grâce à de nouveaux voyages et à la découverte de lieux magiques à ses yeux, Benjamin trouve son inspiration et donne naissance à une série consacrée à Rome ou des clichés de Paros en Grèce, où il réside désormais. Au-delà du sujet, c’est évidemment sa prise de vue qui fait toute la différence. La véritable patte de cet artiste réside dans l’importance qu’il donne à la matière en jouant sur un fort contraste. On voudrait presque toucher le papier, pensant obtenir les sensations de la pierre, de l’eau ou du béton. Le clair-obscur lui permet également d’être à la frontière entre le figuratif et l’abstrait, renforcée par un cadrage subtil et audacieux. C’est aussi la symétrie, le jeu de courbes et contres courbes ou une convergence de lignes qui rythment sa recherche et sa volonté de géométrisation.
Mais le plus important selon Benjamin, c’est l’objet réel, le résultat physique de ses clichés : l’image existe et ne peut exister qu’à travers sa forme papier. Ainsi, c’est précisément au moment de la découverte du tirage que l’œuvre prend réellement vie.