Marjolaine de La Chapelle
Les tableaux de Marjolaine de La Chapelle nous semblent étrangement familiers et pourtant nous surprennent par leur nouveauté et leur originalité. On pense au Pointillisme européen de la fin du XIXe siècle mais aussi aux Arts Primitifs – que l’artiste affectionne particulièrement. On se souvient également des vues aériennes des champs photographiés par Yann Arthus-Bertrand. Mais, en tous les cas, on s’étonne à la contemplation de ses grandes toiles qui nous absorbent, nous hypnotisent presque. Et nous sommes alors pris d’une envie de commenter, de décrire ce que l’on ressent, de partager avec les autres ; et n’est-ce pas le but de l’art finalement ?
C’est à Samois-sur-Seine, à coté de Fontainebleau, que Marjolaine a trouvé sa thébaïde. Dans une maison de village transformée en atelier et dotée d’un jardin charmant, l’artiste se retire et plonge dans son art. Elle étudie consciencieusement ses couleurs. Elle associe chacune d’elle à une idée, un univers, et c’est en s’essayant sur papier ou sur des petites toiles qu’elle parvient à définir la palette de sa prochaine composition. Une fois prête, elle pose sa toile à plat et s’en approche avec son pinceau imprégné de peinture. Elle vient ensuite patiemment, telle une abeille ouvrière, butiner chaque centimètre carré de la toile après des allers-retours à sa palette de couleurs. D’un geste délicat et vif à la fois, elle crée, point par point, sa composition abstraite. Les lignes noires, jamais droites, jamais systématiques, donnent d’un coup du sens à cette multitude de petits grains de couleurs. Ils coexistent ainsi en toute harmonie dans des dégradés subtils : selon l’artiste, le point et la ligne constituent les deux éléments de son « alphabet personnel ».
Pour Marjolaine, l’art est avant tout une question de gènes puisqu’elle est la descendante de l’artiste Ludovic-Napoléon Lepic (1839-1889), intime d’Edgar Degas, et la fille d’un peintre déporté de la seconde guerre mondiale qui retranscrivit les horreurs des camps dans des dessins poignants. Titulaire d’un doctorat en Sociologie, elle étudia ensuite la peinture aux Arts Décoratifs et aux Beaux-Arts de Paris, et fut aussi l’élève de Philippe Lejeune (1924-2014), peintre Nabis représenté par la Galerie Durand-Ruel.
Parce qu’à travers ce travail en apparence tout en retenue et précision, Marjolaine nous offre avec tant de générosité un univers solaire. Parce qu’on reste fasciné par sa technique, se rapprochant et reculant sans cesse de ses tableaux que l’on voudrait toucher.
Égayez votre intérieur en plaçant les œuvres chaleureuses de Marjolaine dans une pièce aux couleurs sobres.
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