Les paysages silencieux de Perrine Blaise-Chaillan sont nés de la nécessité de travailler en intérieur, dans le calme de l’atelier. Ce désir est venu après de nombreuses années de peinture à l’aquarelle sur papier, en plein air, sur le motif, au bord de l’eau, sur les rivages, en campagne…
Quel que soit le lieu, la quiétude et la contemplation sont au cœur de sa pratique quasi méditative. L’artiste puise ses inspirations dans des collages cubistes et des bas-reliefs antiques.
En recherche d’une nouvelle technique, le choix du bois comme support s’est imposé naturellement, par sa simplicité d’utilisation et pour ce qu’il apporte de texture et de relief. La démarche picturale est restée fidèle à la fascination pour le paysage, et un patient travail de découpe et d’assemblage se fait en accueillant les accidents d’un matériau singulier. Le travail de la couleur comme source d’émotion est à l’origine de la démarche de Perrine dont la passion pour celle-ci remonte à l’enfance, animée d’un regard curieux et s’exprimant très tôt par des expériences artistiques diverses.
A la boîte d’aquarelle ou aux couleurs acryliques pour certaines pièces, s’ajoutent quelques outils tranchants (cutter, ciseaux, couteau de cuisine, pince coupante, petite tenaille). La préparation des formes en bois, d’abord aléatoire, se précise en fonction de l’idée de la composition. Celle-ci naît toujours d’un souvenir visuel ou sensoriel, d’une “atmosphère-couleur” enregistrée en mémoire. Sans ébauche préalable, les formes sont peintes puis assemblées comme les touches de couleurs d’un peintre, sans logique autre que l’équilibre qui naît des contrastes entre forme, couleur et relief.
La méticuleuse étape finale de solidarisation des éléments laisse place à un moment de rêverie qui favorise une nouvelle inspiration. Une extrême attention à la présentation conduit Perrine à peindre elle-même ses cadres réalisés sur mesure et pourvus d’un verre musée.
