INTERVIEW WILO & PRO
Amandine Maroteaux – Architecte d’intérieur
INTERVIEW WILO & PRO
Amandine Maroteaux – Architecte d’intérieur
Les présentations
✦ Quel est ton parcours ?
Bonjour, je m’appelle Amandine Maroteaux et je suis la fondatrice de l’Atelier Compostelle. J’ai d’abord suivi des études de droit communautaire pour devenir avocate, métier que j’ai exercé plusieurs années. Ma curiosité et mon esprit créatif m’ont donné envie de finalement reprendre les études et créer mon agence d’architecture.
✦ Qu’est-ce qui t’a poussée à changer de voie et devenir architecte ?
J’ai commencé à développer un attrait particulier pour ce métier en observant mon entourage. Mon mari m’a ensuite permis de sauter le pas en m’inscrivant dans différentes écoles pour effectuer une formation intensive d’architecte. J’ai ensuite passé le concours et été admise dans l’école de mon choix. Une fois mes études terminées, j’ai créé Atelier Compostelle. Mon premier client fut l’une de mes connaissances qui m’a confié un projet de bureaux à Luxembourg. La réalisation de ce premier chantier a été un succès et a engendré un bouche à oreille positif qui a permis de développer mon agence jusqu’à son ampleur actuelle.
✦ Quel est ton rôle au quotidien ?
J’ai une double casquette : celle d’architecte d’intérieur mais également celle de directrice de bureau. Mon rôle au quotidien est de veiller au grain sur l’avancement de chaque chantier même si chaque client est suivi par son chef de projet attribué. L’évolution est quelque chose d‘important pour moi. C’est pourquoi, je m’assure qu’on fasse tous régulièrement des formations assez variées, en art oratoire par exemple. Ce travail constant d’amélioration de nos compétences a permis une réelle croissance de mon entreprise, notamment du bureau à Luxembourg. On a pu par la suite ouvrir une seconde adresse à Paris. Je partage donc ma semaine entre Luxembourg et Paris car il est important d’être sur place et d’échanger avec les chefs de projets, les clients et les différents fournisseurs. L’aspect relationnel du métier est une des parties qui me plait le plus et qui me paraît des plus importantes.


L’atelier Compostelle sous la loupe
✦ Peux-tu nous parler de tes showrooms à Paris et à Luxembourg. Qu’est-ce qui les différencie ?
À Luxembourg, les bureaux sont situés au rez-de-chaussée d’une maison de maître avec une grande hauteur sous plafond, des moulures, … On y entre par une porte située dans une petite cour intérieure d’immeuble. Il y a un cachet et un côté intimiste presque familial.
Les bureaux de Paris sont également en rez-de-chaussée mais la grande différence est qu’ils ont pignon sur rue avec une grande vitrine qui dévoile l’intérieur du showroom. Il y a un côté plus contemporain. Nous avons également une grande matériauthèque qui présente des échantillons de tapis, peintures, sols, … Il y a des objets issus de différents partenariats et réalisations, des œuvres Wilo mais aussi des livres offerts par certains de nos clients par exemple.
✦ Quel est le point commun entre les deux showrooms ?
Les œuvres de Wilo & Grove qui les décorent ! J’ai eu le coup de cœur pour le travail de certains artistes comme Amélie Dauteur, Hubert Jouzeau ou encore Raphaële Anfré. Toutefois, la notion d’évolution n’est jamais bien loin car j’aime faire voyager ces œuvres et les déplacer assez régulièrement au sein des bureaux. L’idée derrière ces achats était d’embellir les espaces, de les personnaliser davantage mais surtout une façon de montrer aux clients l’importance de vivre dans un environnement agrémenté d’art.
✦ Quelle est la différence entre le marché français et luxembourgeois ?
À Luxembourg, les gens reçoivent beaucoup chez eux. Il s’agit souvent de maisons avec des superficies plus grandes et bénéficiant d’espaces extérieurs. De même quand il s’agit de bureaux souvent ce sont des immeubles entiers.
À Paris, le plus gros challenge est que les règlements de copropriété d’un immeuble à l’autre sont extrêmement différents. Il faut donc bien se renseigner et surtout savoir s’adapter et être patient.
✦ Quels sont les meilleurs moments de ton travail ?
Une des choses que j’affectionne particulièrement dans mon métier c’est le fait de construire des espaces de vie. Il y a quelques mois, je voulais poser un parquet dans un appartement et pour ce faire il a fallu déposer différentes couches existantes : moquette, parquet délabré et linos. On a eu la surprise de découvrir sous toutes ces couches une très belle mosaïque bleue, blanche, verte et turquoise. C’était émouvant pour nous de découvrir ce sol somptueux sous différentes couches d’histoires, cela donne l’impression de faire partie d’une aventure qui dure plusieurs vies.
✦ Quels sont les moments les plus difficiles ?
Les pires moments sont quand les entreprises avec lesquelles on travaille ne se sentent pas bien sur un chantier. Ça arrive parfois que les clients et les entreprises ne s’entendent pas ou n’arrivent pas à se parler. Quand tout le monde est tendu, il faut réussir à redonner confiance aux uns et aux autres.
✦ Qu’est ce qui te plaît dans ta relation avec Wilo & Grove ?
En tant qu’architecte, on n’a pas toujours l’expertise nécessaire pour intégrer l’art dans nos projets et surtout pour accompagner nos clients dans leurs choix. Au sein de l’agence, on utilise votre livre “Sortons l’Art du cadre” comme une source incontournable parce qu’en réalité, notre souhait est que l’art soit présent tout au long du projet et ne soit pas juste une touche finale que l’on apporte. Cela permet de prévoir les budgets en amont afin qu’ils couvrent tout, y compris les œuvres. C’est pour ça qu’en début de projet, j’aime emmener mes clients en galerie pour voir ce qui leur plaît. Souvent, ils reviennent d’eux-mêmes. J’ai une cliente avec qui j’étais venue chez vous qui a acheté un tableau de Laurent Karagueuzian. Elle est revenue plus tard adopter une sculpture de Patricia Zieseniss. En tant qu’architecte, c’est notre rôle aussi d’accompagner les clients dans cette démarche et leur permettre de s’exprimer dans leur intérieur.
D’un point de vue personnel, vous m’avez montré comment suivre mes instincts et mes goûts. Vous m’avez appris que les règles sont faites pour être brisées comme vous l’avez fait avec Wilo & Grove. Moi je pensais qu’un collectionneur d’art se devait d’avoir des œuvres d’artistes différents, vous m’avez déculpabilisée à ce sujet. Et aujourd’hui je suis l’heureuse propriétaire de plusieurs œuvres de Raphaële Anfré, Laurent Karagueuzian et Amélie Dauteur qui me rendent extrêmement heureuses au quotidien.




Collaborations et projets
✦ Comment choisis-tu vos collaborations ?
On aime travailler avec des partenaires qui créent des produits durables, de qualité et respectueux de l’environnement comme Cruso, Beauregard Studio et la Chance. Beauregard Studio par exemple édite et propose, au grand public comme aux architectes, ma collection de carreaux de ciment « Cabochons Compostelle ». Il n’y a pas de chantier sans de bonnes entreprises et c’est pareil pour le mobilier par exemple. La table Sunday et les chaises Planet de La Chance sont mes pièces fétiches. La table, par exemple, est faite avec des matériaux magnifiques : le noyer et le marbre. L’assemblage est somptueux de même pour l’épaisseur du plateau, tout est très soigné chez eux. C’est bien de suivre les modes mais j’essaye toujours de construire ou rénover de façon intemporelle.
✦ Quel a été ton dernier projet ?
On a récemment sorti une collection de peintures avec Perrot, en collaboration avec Jean-Gabriel Causse, que l’on utilise beaucoup dans nos projets. Toute l’histoire de cette collection est liée aux nombreuses marches du chemin de Saint Jacques de Compostelle que j’ai effectuées. Toutes les teintes sont inspirées des couleurs de ses fleurs comme le cœur de Gentiane, la boule de cocagne, la menthe poivrée et la rose sauvage ! J’ai aussi créé, il y a peu, une collection d’art de la table “Garance” fabriquée en grès par la potière Claire Royer.
On a deux directions artistiques complémentaires qui ont des valeurs similaires et c’est ce genre de collaboration qu’on aime réaliser.
✦ Un gros projet futur ?
Oui, mais c’est un projet personnel ! Nous venons d’acheter une maison à Saint Briac qu’on rénove pour accueillir notre famille, nos amis mais aussi nos clients. C’est une belle villa de villégiature typique du 19e siècle en Côte d’Émeraude qui fut la maison de l’ancien notaire jusqu’en 1960.
Aussi à l’avenir, j’aimerais m’occuper plus souvent de monuments historiques car je pense que c’est ma réelle vocation. Et l’un de mes rêves est de repenser des lieux ouverts au public pour partager ma vision de l’art de vivre à la française, en particulier des cafés voir, soyons fous, le restaurant d’un musée.



Le petit plus
✦ Un fun fact ?
J’ai un réel penchant pour la couleur bleue qui est très présente dans mes réalisations. Dans le milieu, on m’appelle Madame Bleue. Et, en réalité, j’ai des clients qui viennent me voir pour cela car ce n’est pas une couleur simple à apporter de façon harmonieuse dans un intérieur. Mais nous savons le faire !
