Marie Amédro crée des œuvres graphiques dans lesquelles les aplats de couleurs côtoient subtilement le relief de la matière. L’artiste nous livre tout sur son parcours, ses inspirations et sa façon de créer.

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L’ESSENCE, SA GENESE

✦ Quel est ton parcours et quel a été le déclic qui t’a amenée à l’art et à la création ?

Mon intérêt envers l’art est venu assez tardivement. Il s’est manifesté au lycée, lorsque je travaillais sur un projet d’arts plastiques relatif au cycle de la vie. Ce travail m’a poussé à mener des recherches approfondies et cette immersion dans le monde de l’art a été un véritable déclic. J’ai ensuite poursuivi des études d’art design durant lesquelles j’ai peint ma première toile, puis j’ai bifurqué vers la communication et le marketing et ai exercé différents métiers. Je n’ai jamais réussi à rester très longtemps au même poste car je ne supportais pas la routine professionnelle. Aujourd’hui, et ce depuis 2019, j’ai la chance d’exercer à temps plein un métier passionnant dans lequel la routine n’a pas sa place !

✦ Quel médium t’inspire le plus et pourquoi ?

J’aime particulièrement utiliser la peinture acrylique sur de belles matières comme le lin ou le papier en coton fait-main. L’acrylique sèche vite, parfait pour moi qui suis plutôt de nature impatiente, mais surtout elle peut être travaillée en relief et se mélange parfaitement avec le sable que j’apprécie travailler également sur toile.

✦ Quel est ton processus de création ?

En ce qui concerne mon travail sur toile, j’utilise mes croquis dessinés à main levée pour les retravailler sur ordinateur. Cela me permet de visualiser le tableau à l’échelle, de mieux équilibrer la composition et de choisir les couleurs au préalable. Ensuite, je dessine la composition au crayon de bois sur la toile. Vient alors la partie que je préfère : créer les couleurs ! Ce n’est qu’une fois les couleurs posées sur la toile que je réfléchis à la matière qui viendra rehausser le tableau (sable, fil ou collage).
Concernant les œuvres sur papier, et notamment ma série de « Formes connexes », le processus est tout à fait différent. Je ne fais aucun croquis préparatoire. Je me laisse porter par l’inspiration du moment en traçant directement les compositions sur papier à main levée. C’est un procédé très libérateur, qui me détend énormément et me permet de lâcher prise. Et comme ce sont des petits formats, pas de gâchis,
j’utilise mes fonds de peinture. 🙂
Je trouve donc mon équilibre entre ces deux méthodes de travail. 🙂

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✦ Tes œuvres sont-elles totalement abstraites ?

Oui et non. Je ne cherche pas à représenter quelques chose en particulier lorsque je travaille mais j’y vois pourtant beaucoup de choses relatives à mon environnement et à ma vie lorsque je regarde et cherche à décrypter l’œuvre terminée. L’inconscient fait bien son travail !

✦ Quelle matière rêves-tu de travailler ?

Un jour, j’essaierai la poterie… mais pour l’instant, je souhaite développer mon utilisation du fil de coton et du lin.

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SES INFLUENCES

✦ Quelle œuvre d’art choisirais-tu pour t’accompagner toute la vie ?

C’est une question particulièrement difficile ! Disons qu’en ce moment je me replonge dans l’œuvre de Matisse et je suis toujours autant émerveillée (et inspirée) par ses gouaches découpées.

✦ Quelle est l’exposition, artiste ou œuvre qui t’a le plus émue ?

Une exposition des œuvres de Giorgio Griffa qui s’est déroulée en 2021 au LAM (Lille Métropole Musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut) et intitulée « Merveilles de l’inconnu ».
La place majoritaire que l’artiste donne au vide dans la composition de ses œuvres, et le choix d’éléments simples comme l’utilisation répétitive de traits, ont eu sur moi une emprise presque hypnotisante.

✦ Une pièce de mobilier design qui te fait rêver ?

J’aime beaucoup le travail de Charlotte Perriand et je retrouve son inspiration dans les pièces de Drugeot Manufacture. Gros coup de cœur pour la bibliothèque FRISCO.

✦ Un endroit qui t’inspire et te ressource ?

Là où il y a du monde ! Je vis à la campagne et depuis que je suis artiste à temps plein, je passe beaucoup plus de temps seule dans l’atelier alors dès que je me balade en ville, que je vois mes amis et ma famille, ça me fait un bien fou !

✦ Une couleur de prédilection ?

Le vert dans toutes ses déclinaisons !

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LAST BUT NOT LEAST !

✦ Quelle est la journée type de Marie Amédro ?

Comme pour la majorité des artistes, les journées se suivent mais ne se ressemblent pas. Et quelle chance nous avons ! Entre croquis, peinture, réflexions, lectures, photos, réseaux sociaux, logistique, comptabilité et la sieste (n’oublions pas le plus important), pas le tempos de s’ennuyer. En revanche, ce qui me donne toujours l’impression de perdre mon temps c’est de nettoyer mes pinceaux !

✦ Avec ton expérience du monde de l’art, que dirais-tu à un artiste qui se lance aujourd’hui ?

J’ai peu de recul pour donner des conseils mais je dirais que le plus important, et également le plus
compliqué selon moi, est de réussir à ne pas se comparer aux autres artistes.

✦ Quel est le rôle de Wilo & Grove dans l’évolution de ton parcours en tant qu’artiste ?

Wilo & Grove c’est un peu le génie de la lampe. Fanny et Olivia ont exaucé mon vœu le plus cher ! Si aujourd’hui j’ai la chance de vivre de ma passion sereinement, c’est parce qu’elles m’ont accordé leur
confiance et m’ont permise par la même occasion de prendre confiance en moi et de ne pas regarder en arrière.

✦ Un accident d’atelier ou un imprévu qui s’est intégré à ta technique ? Ou une anecdote que tu souhaiterais partager avec nos chers Wilovers ?

Beaucoup d’accidents font aujourd’hui partie intégrante de mon processus de création ! Par exemple, alors que je retirais les attaches au dos d’un fond de cadre en bois pour pouvoir peindre le recto, j’ai manqué de délicatesse et cela a généré deux défauts dont un petit trou parfaitement visible. J’ai alors cherché à le
camoufler en collant un carré de bois par-dessus et c’est ainsi qu’est né le relief en trompe l’œil sur mes oeuvres. Autre exemple, j’utilise souvent du scotch pour créer des lignes parfaitement droites mais parfois ça déborde. En général je repasse dessus avec de la peinture mais il est arrivé une fois où je n’avais plus assez de peinture pour pouvoir recouvrir les dégâts alors j’ai trouvé du fil de coton que j’ai cousu sur la toile pour camoufler les bords. Aujourd’hui, le fil a toute sa place dans mon travail que ce soit sur papier ou sur lin.

✦ Des projets à venir ?

Je prépare doucement une exposition solo qui se déroulera à Colmar en 2024.

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